C’EST PAS D’UN BATEAU DONT JE VOUS PARLE
Daniel Urbain avait rassemblé les photos de son père sur un grand cahier. Sous chacune, il avait écrit le lieu, le N° du train, des commentaires... Il m’avait prêté ce trésor ; tout raconté sur les 242 TC de Clermont qu’il avait tant vues, surtout à Thiers où il vivait en ce temps-là. Celles qui avaient l’ACFI, celles qui avaient des écrans, et la 34, le « merle blanc » de la série, seule à avoir ces deux particularités. Y’a pas plus imaginatif que les cheminots pour trouver des noms aussi évocateurs. En Auvergne ils avaient baptisé ces longues machines-tender « les cuirassés ». Si l’on observe leurs formes, elles font effectivement penser à ces affreux et redoutables navires de la première guerre mondiale. Au centre leurs caisses à eau sont à la largeur maximum tandis que les extrémités sont rétrécies « en escalier ». Abri, soute à combut, et sur les plus longues (242 TA) les coins arrière de cette soute étaient même légèrement en biais. Cela était dû à leur grande longueur. Pas seulement conçues pour le service de banlieue mais également pour celui des dessertes sur les lignes de montagne sinueuses, avec de faibles rayons de courbes. Le déport des extrémités ne devait en aucun cas dépasser le gabarit.
PARTICULARITÉS DU MODÈLE
Quelques différences par rapport à la construction de la 242 TA 83 :
Châssis massif usiné à la fraiseuse
Roues accouplées de 141 R Jouef (Diam. 17.20 à la table de roulement) avec hauteur des boudins réduite à 0.80
Sur la plaque de photodéc’, utilisation des caisses à eau SANS lignes de rivets en biais
Pas de biais à l’arrière des côtés de la soute à combut
Réchauffeur ACFI et écrans lève-fumée
LA TC 34 RÉELLE, «MERLE BLANC» DE LA SÉRIE
Cette machine faisait partie du contingent du dépôt d’Annemasse durant la période PLM, jusqu’à la fin de la seconde guerre. Elle fut mutée à celui de Chagny en octobre 1945, puis Langeac en février 1949, Clermont-Ferrand en juillet 1952, St Etienne la même année, retour à Clermont en mai 1953, Nevers en janvier 1963, Paray-le-Monial en mai, d’où elle fut louée aux CFD, dépôt d’Autun.
Elle a donc fréquenté bon nombre de lignes de la région Sud-Est, de nombreuses photos doivent probablement exister en plus de celles-là.
C’est pendant son séjour à Clermont qu’elle reçut ses écrans lève-fumée, à l’occasion d’un levage de décembre 1956 à janvier 57.
La 242 TC 34 en 1956 (photo dans « Les locomotives-tender de route », éd. Du Cabri)
La 242 TC 34 en 1957 (photo dans « Les locomotives-tender de route », éd. Du Cabri)
« Et s’il n’en reste qu’une….. » Tel étaient les premiers mots du texte qui commentait la carrière de la TC 34 dans l’article de « Voies Ferrées » N° 151(lisez cet article pour tout connaître en détails). Oui, on peut compléter mentalement par « ….Je serai celle-là », car bien que très peu utilisée dans ces années 60, il apparaît bien que « l’oiseau » ne voulait pas mourir.
Jugez-en : placée en R.D. (= Réparation Différée) en octobre 1965, la machine fut mise en A.A. (= Attente d’Amortissement) le 11 mars 1966, et radiée le 3 mai 1966. D’abord stationnée en attente de démolition à Paray-le-Monial, elle y fut ensuite successivement au dépôt du Teil, celui d’Avignon, et enfin celui de Miramas. Ce n’est que pendant l’été 1972 que sa démolition fut terminée, étant la dernière de cette série de locomotives (l’avant-dernière semble avoir été la TC 29 à Laroche en 1970).
DIAGRAMME
Lectures intéressantes :
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Tous les détails des caractéristiques techniques et la carrière des 242 T du PLM dans « Voies Ferrées » N° 151 (sept.-oct. 2005), pages 6 à 49.
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Tout ce qui concerne les 242 PLM ET les T 20 de l’A.L. dans le tome 1 du « petit noir » : « Les locomotives-tender de route » (éd. Du Cabri), pages 99 à 137.
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« Les cuirassés d’Auvergne » dans « Ferrovissime » N° 31 (février 2010), pages 2 à 10.
Remerciements à :
Jean Buchmann, Thomas Le Bail, Michel Gachet, Claude-Bernard Rossinelli, Denis Thomas, Daniel Urbain, Hervé Valois
LES ÉTAPES DE LA CONSTRUCTION
Préparation de châssis : dessous, traverses de choc av et ar (M.T. Réf. mik 06), supports de palpeurs de courant, trous taraudés pour diverse fixations…)
Usinage d’un support sur mesures pour le moteur et la transmission (utilisation de pignons Jouef de 141 TA)
Après diminution de la hauteur des boudins des roues, adaptation d’un train d’essieux accouplés de 141 R Jouef (ancien modèle = Diamètre idéal)
Pose de palpeurs de courant en fil de bronze phosphoreux (avec isolant de fil téléphone)
Préparation du bloc-cylindres. Il faut rogner l’intérieur des cylindres, surtout vers l’avant pour permettre aux roues du premier essieu du bogie de pouvoir se déplacer latéralement.
Confection de l’embiellage de distribution. A présent, l’existence au catalogue M.T. de la plaque de bielles (Réf. div 109) est d’un grand secours. Support de coulisses M.T. Réf. mik 05, coulisses Réf. eta 15, manivelles Réf. man 01
Préparation du bogie avant. On peut utiliser ceux de Pacific ou 241 P Jouef anciennes, mes roues proviennent d’ailleurs de ceux-là. Equipements de freins pour bogies M.T. Réf. fr 01
Préparation du bogie arrière. Celui-ci est appuyé sur les rails par le même système déjà décrit dans la rubrique de construction de la 242 TA 83.
Le châssis est passé en peinture noire mat. A droite, le « ski » d’appui sur le bogie arrière. Au centre, le dernier essieu accouplé, qui reçoit le pignon de la transmission et est équipé de roulements à billes.
La traverse avant reçoit ses marquages (décalc’s AMF 87 Réf. D 003), ses tampons (M.T. Réf. T 06), son attelage factice (Réf. att 01), ses ½ accouplements de freins (Réf. att 07 et 08) et vapeur (Réf. att 03).
Préparation et pose d’une plaque amovible sur laquelle ont été affinés puis soudés des paires de sabots de freins (M.T. Réf. div 60), reliés par des timoneries évoquées avec du fil de maillechort dressé Diam. 0.50.
Confection du corps cylindrique avec du tube électrique Diam. 20 mm. La boîte à feu est faite avec des chutes de tôle de laiton ép. 0.30. Porte de boîte à fumée M.T. Réf. pbf 03
L’assemblage de l’abri/soute avec le corps cylindrique/boîte à feu sera réalisé de façon démontable, grâce à une tige filetée M2 noyée dans la « devanture » (pièce en fonderie Réf. M.T. po 05). Un écrou à serrer dans la boîte à feu maintiendra en sandwich la paroi frontale de l’abri
La boîte à feu peut à présent être réunie au corps cylindrique à l’aide de Sintofer, qui après son durcissement sera limé et poncé. On peut aussi percer et tarauder M2 le dessous de la devanture pour fixer plus tard l’ensemble au tablier à cet endroit.
Sur la partie avant du tablier (plaque M.T. Réf. nia 04) soudage des marchepieds, de fanaux (M.T. Réf. fan 06), de graisseur mécanique (Réf. pomp 18), d’écrans lève-fumée (Réf. ec 04) équipés de leurs mains-montoirs
Préparation de la porte de b.f. (Réf. pbf 03). Pose d’un volant central (Réf. vol 05) et de supports de fanaux (Réf. div 44)
Préparation de l’ensemble abri/soute, conformément à la notice (livrée avec la plaque nia 04). Pose – également par soudure – d’accessoires supplémentaires : tampons (Réf. T 06), supports de fanaux (Réf. div 44), 2ème support de transmission pour le Flaman (Réf. div 54), injecteur (Réf. inj 01 ou 04), anneaux de levage (livrés avec la plaque nia 04).
Par collage, on peut ajouter (facultatif) une nourrice de prises de vapeur (Réf. R 16).
Sur la vue 27, on voit les pattes rapportées en bas pour fixer les caisses à eau à l’arrière, et l’écrou d’assemblage avec la boîte à feu (évoqué à l’étape 19).
Préparation des caisses à eau, conformément à la notice. Pour une 242 TC, choisir celles qui n’ont pas les lignes de rivets en biais.
Sur celle de droite, pose d’un réservoir-doseur TIA (M.T. Réf. div 33 a)
Découpe d’un « plancher » (avec ajour pour le passage du système d’appui du bogie) et collage sur le châssis, face à la découpe sous l’abri
Peinture noire mat et mise place de l’ensemble tablier avant et du berceau de b.f. (Réf. nia 01). Le châssis ainsi équipé est prêt à recevoir la superstructure corps cylindrique/abri/soute/caisses à eau
Assemblage corps cylindrique/abri avec la tige filetée/écrou (évoqués à l’étape 19), puis équipement du côté gauche : lest avec tige filetée M2 à l’intérieur de la boîte à fumée (pour l’assemblage avec le châssis à l’avant), porte de b.f., cheminée (Réf. nia 02), réservoirs d’échange ACFI (Réf. div 72), chapelles (Réf. div 09), dôme (Réf. nia 03) avec départs de tuyauteries de sablière (Réf. jeep 21), soupapes (Réf. soup 07) et cerclages de chaudière (Réf. div 92 c).
Côté droit, pose d’une vanne de souffleur à l’avant (Réf. vol 07) et de la pompe à air (Réf. pomp 01). Les supports de mains courantes sont des « moyens » (Réf. div 97), les bouchons autoclaves sur le corps cylindrique sont de la Réf. div 48
Assemblage provisoire avant peinture de la superstructure, pour ajuster les fixations
Le modèle étant prévu pour le fonctionnement en digital, toutes les lignes électriques sont séparées et aboutissent dans la soute, pour y être reliées au décodeur, et tout cela reste très facilement accessible, si c’était nécessaire il suffira d’enlever le « bouchon » (morceau de polystyrène peint en noir et recouvert de charbon en poudre).
LE MODÈLE TERMINÉ
LE MODÈLE SUR DÉCORS
ÉLÉMENTS UTILISÉS POUR LE MODÈLE 242 TC 34
Berceau de boîte à fumée Réf. nia 01
Départs de tuyauteries de sablière Réf. jeep 21
Cheminée Réf. nia 02
Dôme de sablière Réf. nia 03
Plaque de photogravures Réf. nia 04
Comprend : l’abri, la soute à combustible, les caisses à eau, le tablier, les traverses de choc, les marchepieds et toutes les paires de plaques de numérotation suivantes : 242 TA 6, 31, 39, 53, 83 – 242 TB 3, 31 – 242 TC 22, 29, 34, 38 – 242 TD 2, 27 – 242 TE 13, 31 – 242 TF 4.
Sifflet Réf. sif 01
Soupapes Réf. soup 07
Chapelles Réf. div 09
Deux jeux de bouchons autoclaves Réf. div 48
Porte de boîte à fumée Réf. pbf 03
Volant Réf. vol 05
Support d’embiellage Réf. mik 05
Paire de coulisses Réf. eta 15
Paire de manivelles Réf. man 01
Injecteur Réf. inj 01ou inj 04
Pompe à air Réf. pomp 01
Tampons Réf. T 06 (demander 4 tampons loco)
Supports de mains courantes moyens Réf. div 97
Nourrice Réf. R 16
Devanture en laiton massif Réf. po 05
Graisseur mécanique Réf. pomp 18
Ecrans lève-fumées de Pacific Réf. ec 04
Pompe ACFI Réf. pomp 04
Marchepied/support (pour pompe ACFI) Réf. eta 18
2 Prises indicateur-enregistreur Réf. div 54
paire de fanaux Réf. fan 06
Réservoir-doseur TIA Réf. div 33a)
Attelage factice Réf. att 01ou att 05
½ accouplements frein Réf. att 02 ou att 08
½ accouplements vapeur Réf. att 03
Pour le châssis et ses essieux accouplés on peut utiliser ceux d’un ancien modèle de 141R Jouef avec roues à rayons. Il faut déplacer le dernier essieu accouplé vers l’arrière (2 mm) de plus) et donc remplacer ces 2 bielles d’accouplement.
Pour les bogies on peut utiliser ceux de 231 K ou 241 P Jouef.